Qui n'avance pas faute de vent; à propos des voiliers, des marins.
ventus
Puis, en arrivant à la latitude du Cap, nous portâmes au sud pour l'éviter largement, et ce faisant, nous fûmes encalminés. Oui, déventés au large du Cap Horn, ce qui est pire, que de l'être au passage de la Ligne! Nous restâmes ainsi ababouinés pendant quarante-huit heures, et durant ce temps, il fit un froid terrible. Je m'étonnais de voir qu'à cette température glaciale, l'océan restait liquide et se refusait à geler. Au-dessus de nos têtes, le ciel limpide ressemblait à une vaste cymbale d'acier bleui, prête à résonner au moindre choc [...] Il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre patiemment le bon plaisir des éléments, et de «siffler pour appeler le vent» (*) comme font toujours les marins encalminés.
(*) «Whistle for the wind», entre guilllemets dans le texte anglais de White-Jacket de Melville. Whistle [appeler en sifflant].
Trad. Philippe Jaworski, 2004.